De la préhistoire à aujourd’hui, la création des couleurs a toujours été un enjeu. Les découvertes récentes permettent des rendus extraordinaires, des couleurs plus intenses, plus fortes, plus vraies que nature.
La recherche de la couleur
Les premiers pigments remontent à environ 35 000 ans avant notre ère. Seuls deux types de colorants sont utilisés à l’époque : les pigments d’origine végétale et ceux d’origine animale. Les égyptiens contribuent à l’évolution des pigments en utilisant des pierres broyées. Les pigments minéraux sont nés. Ces derniers se généralisent au Moyen Âge et se diversifient et on voit ainsi apparaître le fameux bleu de Prusse, le jaune de Naples ou le tristement célèbre vert de Sheele. À l’époque, les procédés de fabrication relèvent plus de la cuisine que de la chimie. Au XIXe siècle, l’essor de l’industrie chimique entraîne la création de nouveaux coloris et l’avènement des pigments synthétiques.
Noir c’est noir
Le vantablack d’Anish Kapoor
En 2012, l’entreprise britannique, Surrey Nanosystems, spécialisée dans les nanotechnologies, met au point un procédé révolutionnaire : un revêtement constitué de nanotubes de carbone agencées verticalement et serrés les uns contre les autres de manière à ce que rien ne passe au travers, pas même la lumière. Celle-ci est en effet emprisonnée dans les particules. De fait, une surface recouverte de ce produit absorbe la lumière visible à 99,965% ce qui la rend totalement noire, sans aucun reflet tel un trou noir. Le Vantablack est né et avec lui, la controverse.
Initialement pensé pour un usage militaire et les observations spatiales, la matière est acquise par Anish Kapoor, artiste plasticien anglais, qui en achète le droit et l’usage exclusif. Ce faisant, il crée une vague de révolte parmi les artistes, notamment Stuart Semple, artiste multidisciplinaire et activiste, avec qui il se commence à une guerre des couleurs. Dans les faits, la fabrication et l’utilisation du Vantablack est extrêmement complexe. Elle nécessite un réacteur permettant à la substance d’adhérer à la surface. Elle s’avère de surcroît, très toxique et intouchable puisque le procédé absorbe la lumière. De fait, la surface recouverte devient de plus en plus chaude, parfois jusque 300°C ! En d’autres termes, le produit est non commercialisable mais l’action d’Anish Kapoor irrite. Récemment des scientifiques du MIT dans le Massachussetts ont découvert, par hasard, un matériau encore plus noir que le Vantablack. Celui-ci afficherait un coefficient d’absorption de la lumière de 99,995% avec un principe similaire de nanotubes de carbone alignés.
Le Black 3.0 de Stuart Semple
En réponse au Vantablack, Stuart Semple lance son Black 3.0 qui, bien que pas aussi noir que les supers noirs mentionnés plus haut, présente cependant plusieurs avantages considérables. Le premier est de pouvoir être vendu au grand public, à l’exception d’Anish Kapoor (!), et utilisé facilement. Les artistes pro et amateurs peuvent jouir d’un noir dont le taux d’absorption de la lumière se situe entre 98 et 99%. Les autres points positifs sont qu’il n’est pas toxique et bon marché.
La création de couleurs
Les couleurs vues par Stuart Semple
Dans sa lancée, Stuart Semple a amené sur le marché quelques autres de ses créations parmi lesquels sont « Pinkest pink », le rose le plus rose. Aidé par des fabricants de peinture, il crée ce pigment rose très flashy qui, au contraire des supers noirs qui absorbent la lumière, la réfléchit, tant et si bien qu’il est quasi impossible de la photographier !
Toujours stimulé par sa rivalité avec Anish Kapoor, Stuart Semple développe ensuite le « Diamond Dust » en réponse à une photo postée par Anish Kapoor montrant son doigt couvert du pigment Pinkest Pink. Le Diamond Dust étant intégralement constitué de micro fragments de verres taillés selon des angles spécifiques, il vaut mieux ne pas y mettre les doigts ! Une fois appliqué sur une surface, cette dernière scintille de mille feux sans altérer l’aspect ou les couleurs du support.
Enfin, ses deux dernières créations incluent deux peintures à effet : le « Phaze » et le « Shift » permettent des variations de couleurs intéressantes puisque l’une change de couleur avec la température et l’autre offre un effet iridescent notamment quand utilisé par-dessus le Black 3.0.
La création de peintures
Le choix de peintures en déco est souvent difficile et si vous ne trouvez pas votre couleur rêvée, pourquoi ne pas tenter de la créer soi-même ? Alors est-ce si simple de fabriquer sa propre peinture et comment réussir sa couleur ? Pour maîtriser de bout en bout sa couleur, on peut décider de se limiter à un pot de peinture blanche et se procurer des pigments. On peut ainsi nuancer sa teinte selon ses envies. La technique requiert beaucoup de rigueur et précision. Il est indispensable, une fois sa couleur créée, d’en noter toutes les caractéristiques afin de pouvoir la refaire à l’identique en cas de besoin.
Dans le processus de création, pensez à bien assimiler les règles chromatiques d’associations de couleur. Vous aurez beaucoup plus de chances de vous rapprocher de votre couleur rêvée. Les couleurs primaires, jaune, bleu et rouge permettent de créer toutes les autres. Ensuite, il est important de savoir que les couleurs ont une température. Les couleurs chaudes comme le jaune ou le rouge s’opposent à des couleurs froides comme le blanc ou le bleu. Les couleurs opèrent comme la lumière. La température de la lumière influe sur les sensations et les perceptions de chacun. Les variations de luminosité ont des conséquences sur notre bien-être. Une lumière du jour vive favorise l’action et la concentration quand une lumière du soir, plus chaude aura un effet relaxant.